L'evolution recente de la mobilite sociale

On dispose depuis une vingtaine d'années de tableaux rapprochant la catégorie socio-professionnelle des actifs à une date donnée (1953, 1964, 1970) de celle de leur père; c'est à partir de ces << matrices de mobilité >> qu'on peut essayer de dégager quelques tendances d'évolution.Ce qui apparait d'abord c'est l'exode agricole et son corollaire, l'urbanisation.Ils expliquent en particulier la faible mobilité sociale des agriculteurs: <<on ne devient pas agriculteurs>>.Celle des catégories supérieures, trés faible aussi, peut s'expliquer plutot par l'héritage culturel du milieu d'origine.En effet, si la profession du père joue un role plus ou moins attractif dans le choix professionnel des enfants, elle n'est pas seule en cause.Le statut professionnel est, par exemple, un élément important de l'héritage socio-culturel, tout se passant comme si se transmettait non seulement un capital économique ou culturel mais un certain mode de vie.Depuis 20 ans, la mobilité ascendante (évaluée par la proportion d'ouvriers, d'employés qui deviennent cadres supérieurs) augmente.La mobilité des jeunes aussi; mais pour les générations plus anciennes la rigidité se retrouve.Plus globalement il faut s'interroger sur ce que recouvre ce mouvement d'ensemble d'élargissement de la base sociale: redistribution effective des chances entre les diverses catégories sociales ou effet mécanique de l'accroissement de l'effectif des catégories supérieures?