La relance est-elle toujours inflationniste? Cette question est fondamentale pour l'économie française à l'heure actuelle, car si la reprise conjoncturelle semble se confirmer, la menace d'une nouvelle accélération de la hausse des prix reste une des préoccupations majeures des Pouvoirs publics.Une approche quantitative permet d'apporter quelques éléments de réponse à ce problème.C'est l'objet de cet exercice qui tente d'interpréter l'histoire économique passée à l'aide d'équations expliquant la formation des prix.Ces équations, qui concernent les trois grands secteurs de l'industrie (biens d'équipement, biens intermédiaires et.biensde consommation), sont tirées du modèle « dynamique multi-sectoriel » actuellement mis appoint par le service des Programmes de l'INSEE.Pour étudier les conséquences à court terme d'une politique de relance sur, la hausse des prix, les trois équations relatives à l'industrie sont appliquées d'abordau plan de stabilisation de 1963, puis au plan de développement des investissements de 1966.Le jeu des.variables explicatives du modèle, à savoirla pression de la demande, les consommations intermédiaires, le coût salarial par unité produite, le maintien de la rentabilité" des entreprises et la concurrence étrangère, est tel qu'à court terme une relance par les biens-d'équipement est moins inflationniste qu'une relance: par les biens de consommation «traditionnels ».Mais à moyen terme, l'investissement productif n'a de vertu anti-inflationniste que s'il se fait dans des conditions d'efficacité* et de rentabilité favorables aux entreprises.