Présenté en juin 1977 à la Commission des Comptes de la Nation, le rapport sur les comptes de l'année 1976 est désormais paru**.Un an après, les traces de la plus forte chute de production jamais enregistrée depuis la guerre sont encore visibles dans l'économie française: la croissance des capacités de production s'est ralentie, le chômage est resté à un niveau élevé, les revenus d'entreprise ne sont qu'en partie restaurés.Précisément, l'évolution des revenus d'entreprise pendant la récession de 1974-1975, variable selon les pays, a fortement influencé les possibilités ultérieures de maîtrise de l'inflation, expliquant pour une part la diversité des situations de balances commerciales dans les principaux pays occidentaux en 1976: dans le cas particulier de la France, dont la facture pétrolière n'est qu'en partie réglée, 1976 aura confirmé que le régime de changes flottants impose à la politique de régulation de très vives contraintes.Les comptes économiques permettent en outre de déceler, au-delà des fluctuations conjoncturelles, trois événements significatifs pour l'avenir à moyen terme: l'augmentation sensible de la pression fiscale et parafiscale, la stabilisation de la demande de logements, la poursuite du mouvement de réorientation de l'industrie dont l'aspect positif se traduit par une amélioration sensible des échanges extérieurs en biens d'équipement, et dont l'aspect négatif réside dans l'affaiblissement de la compétitivité des industries de biens de consommation traditionnels.