Chacun pressent que dans l'automobile, dans les grandes entreprises, en zone urbaine d'une part, dans l'habillement, dans les petites unites, en campagne d'autre part, la main-d'oeuvre ouvriere n'est pas la meme. On etudie ici de facon approfondie toutes ces differences. Hommes ou femmes, ouvriers qualifies ou non qualifies, anciens ou recents : suivant les secteurs chacune de ces categories a une importance numerique tres variable. Deux « poles » principaux se degagent. D'un cpote les secteurs ou il y a beaucoup d'hommes anciens : le petrole, l'electricite, la construction navale et l'aeronautique en sont des exemples. A l'autre pole, les industries de consommation traditionnelles emploient beaucoup d'ouvrieres qui travaillent depuis peu dans leur entreprise. U semble que derriere cette typologie on puisse reperer des differences de nature institutionnelle : d'un cote se serait mis progressivement en place un systeme de regles, implicites ou explicites, qui organisent la gestion de la main-d'oeuvre. De l'autre, la gestion serait beaucoup plus « individualisee ». Mais la, les chiffres nesuffisent plus. Quoi qu'il en soit, cette typologie eclaire la forme que prennent les cycles de productivite : lorsque la main-d'oeuvre est ancienne et qualifiee, l'emploi est plus rigide.