Hausse de l'activité féminine : quels liens avec l'évolution de la fécondité ?

L'évolution des taux d'activité féminins est parfois mise en parallèle avec celle de la fécondité. Ce lien soulève de nombreuses questions : est-il purement fortuit ou traduit-il un rapport causal, et de quel sens peut-il être ? Est-ce la désaffection pour les familles nombreuses qui aurait permis la hausse des taux d'activité, ou est-ce au contraire la hausse du désir ou du besoin d'activité qui ont conduit les ménages à limiter leur descendance ? Par ailleurs, ces évolutions ont-elles interféré avec une modification du degré d'incompatibilité entre activité et charge de famille ? Il est possible d'examiner ces interdépendances à l'aide d'un modèle simple qui n'en privilégie aucune a priori. Son application fait ressortir le rôle moteur de la préférence pour l'activité, davantage qu'une désaffection intrinsèque pour les familles nombreuses. Cette thèse est compatible avec une caractéristique importante de l'évolution de l'activité féminine : le fait qu'elle s'est fortement accrue à charge de famille donnée. Ce diagnostic se retrouve si l'on analyse les comportements démographiques et d'activité selon le niveau de diplôme atteint par la mère.