Aujourd’hui, l’analyse de l’évolution du chômage ne peut se faire sans prendre en compte sa nature essentiellement
dynamique qui en fait un état de transition sur le marché de l’emploi. Ainsi, une analyse des caractéristiques du chômage
au Royaume-Uni montre que les taux de transition d’un état à un autre (emploi, chômage, non-emploi) sur le marché du
travail par âge, par sexe et par niveau de formation sont plus proches de ceux de la France que de ceux des États-Unis.
Ces résultats vont à l’encontre de l’idée couramment admise selon laquelle les performances obtenues récemment en
matière de lutte contre le chômage par le Royaume-Uni seraient la conséquence d’une nouvelle flexibilité du marché de
l’emploi qui l’apparenterait aux États-Unis. Celle-ci ne s’explique pas d’ailleurs autant qu’on a bien voulu le dire par le
développement des formes d’emploi «atypiques» (temps partiel, intérim, contrats à durée déterminée ou emplois
saisonniers) qui ont plutôt moins progressé dans les années 80 et 90 qu’auparavant. En fait, si l’on considère que le rôle
du marché de l’emploi est de faciliter l’appariement entre les salariés à la recherche d’un emploi et les emplois à pourvoir,
on observe que la plupart des nouveaux appariements se font sans le passage par une période de chômage, mais par
des transitions directes d’emploi à emploi. Le chômage apparaît alors comme faisant partie intégrante de la dynamique de
réaffectation de la main-d’oeuvre en général.