Emploi, logement et mobilité résidentielle

Citation
Gobillon, Laurent, Emploi, logement et mobilité résidentielle, Economie et statistique , 23(349-350), 2001, pp. 77-98
Journal title
ISSN journal
03361454
Volume
23
Issue
349-350
Year of publication
2001
Pages
77 - 98
Database
ACNP
SICI code
Abstract
Les migrations sont souvent perçues comme un moyen, pour les actifs, de bénéficier d’opportunités d’emploi sur des marchés locaux du travail situés le plus souvent loin de leur domicile initial. Toutefois, l’emploi n’est pas le seul facteur à influencer la décision de migrer, en particulier dans le cas de migrations de courte distance. Des raisons liées au logement, les événements marquants du cycle de vie, ou des éléments du cadre de vie (environnement physique et relationnel) peuvent également avoir un impact sur la mobilité résidentielle. L’effet de ces facteurs diffère selon la distance séparant lieu de départ et lieu de destination. Il convient donc de distinguer les déplacements sur courte distance (déménagements intra-communaux) de ceux sur plus longues distances (migrations inter-communales et a fortiori inter-départementales). Les raisons liées au logement l’emportent dans le cas des distances les plus courtes, les raisons professionnelles, dans celui des plus longues. En ce qui concerne les migrations inter-communales, alors que le logement constitue une motivation importante indépendamment de l’âge, les raisons professionnelles sont peu invoquées par les plus de 45 ans, âge au-delà duquel le cadre de vie s’affirme comme motif prépondérant. Pour les chefs de ménage, être propriétaire ou locataire d’un logement public (plutôt que locataire d’un logement privé), être d’origine étrangère, sont autant de facteurs allant de pair avec une mobilité inter-communale plus faible, alors qu’un niveau élevé de formation ou le fait de se sentir financièrement à l’aise favorisent les migrations inter-communales. En revanche, le niveau de diplôme, le pays d’origine ou les ressources n’ont pas d’effet sur la mobilité résidentielle de courte distance, alors que le statut d’occupation du logement exerce encore son influence sur ce type de déménagement. Enfin, mobilité professionnelle et mobilité résidentielle inter-communale vont de pair. L’interaction entre ces deux processus s’expliquerait, en grande partie, par le souci de minimiser les déplacements entre lieu de résidence et lieu de travail.